Microfinance et Réduction de la pauvreté

Selon des études du Groupe Consultatif d’Assistance aux plus Pauvres (CGAP), « l’accès durable aux services financiers constitue une base à partir de laquelle d’autres besoins peuvent être satisfaits : santé, éducation, conseils de nutrition, autonomisation des femmes ».
En plus des emplois crées, l’accès à des services financiers viables et pérennes stimule le développement d’activités économiques et – par le biais de l’épargne accumulée, du crédit et de l’assurance – améliore la protection sociale.

Cependant, la microfinance n’est pas une panacée, mais elle constitue un des nombreux outils de lutte contre la pauvreté. Elle peut, dans un contexte économique favorable, contribuer à améliorer les conditions de vie des pauvres qui ne sont pas en mesure d’exploiter les opportunités économiques faute de moyens financiers.

Contraintes au développement de la microfinance en zone rurale

Au Sénégal, on note une forte concentration des institutions de microfinance (IMF) en zone urbaine (Dakar et Thiès notamment) au détriment de zones sous bancarisées comme les régions de Matam, Kolda et Tambacounda qui ne concentrent que 1,18%, 5% et 4,98% du tissus d’IMF respectivement. Les contraintes au développement de la microfinance en zones défavorisées sont essentiellement : la faiblesse des densités de population, la faiblesse des revenus monétaires et leur précarité et l’absence d’infrastructures de base.

Faiblesse des densités de population

En milieu rural, les villages sont peu peuplés et les distances les séparant généralement importantes, avec souvent des pistes en mauvais état et impraticables pendant l’hivernage. Dans un tel contexte, réunir la masse critique de clients demande de toucher de nombreux villages, de démultiplier les contacts, actions d’animation et de formation, de suivi et de contrôle. Ce qui coûte cher pour les IMF, aussi bien en temps passé pour les agents, qu’en coûts importants de transports.

Faiblesse des revenus monétaires et leur précarité

Dans les zones défavorisées, les revenus des populations sont en général très faibles. En milieu rural, la précarité des revenus est plutôt liée aux aléas climatiques qui peuvent d’une année sur l’autre priver la famille de toutes ressources vivrières et monétaires.
En outre, les produits offerts sont parfois inadaptés, car ne tenant pas compte des spécificités des activités économiques locales. Dans ces zones, un prestataire de services financiers devrait expérimenter et rechercher, avec ses clients, toute activité qui puisse être conduite à l’abri des aléas climatiques et qui pourrait progressivement créer une certaine indépendance de revenus.
Cette faiblesse de revenus et leur précarité sont donc des contraintes pour l’IMF dans le sens où elle doit investir dans la recherche de produits adaptés à chaque zone.

Absence d’infrastructures de base

Dans certaines zones rurales, les infrastructures de base comme l’électricité et le téléphone sont absentes ou défectueuses. Il n’existe pas de bâtiments fonctionnels à louer pour servir de bureaux à une agence ou une caisse de base.
En outre, le système éducatif ayant fait défaut de tout temps, ce sont des zones où les taux d’analphabétisme sont les plus élevés. Les populations locales ne sont donc pas qualifiées et n’ont même pas le niveau de base pour être formées et employées par les IMF.