
«ADAFI YUNGAR» à l’épreuve de la microfinance
Fortement mobilisées, samedi dernier dans le village de Fimela, à environ une cinquantaine de kilomètres au Sud Ouest de Fatick, les femmes représentantes des 119 villages, membres de l’Association pour développement de l’Arrondissement de Fimela (ADAFI YUNGAR), se sont penchées sur les nouvelles orientations visant leur développement et la promotion de leur organisation. Sans aucune ressource venue de l’extérieur, ni organisation de bienfaisance pour les accompagner dans leurs activités, ces femmes se sont aujourd’hui départies des institutions financières classiques et ont monté leur propre organe de microfinance.
Le prétexte de ce départ collectif est clair. Les femmes de Fimela disent ne plus pouvoir supporter le poids des intérêts au niveau des institutions classiques de la microfinance. Par conséquence, elles préfèrent voler de leurs propres ailes pour disposer de plus de revenus et pouvoir accéder facilement au développement.
En effet, regroupées autour de cette association depuis 1987, avec comme premier besoin la protection de la biosphère dans cette partie du pays, ces femmes se sont converties trente (30) ans après en de véritables entrepreneurs au sein de leur propre environnement. Elles ont ainsi profité des énormes potentialités naturelles que regorgent leurs différents villages, et ont orienté l’essentiel de leurs activités dans la transformation des produits tirés de l’agriculture, la pêche et l’élevage.
Toutes ces opérations sont rendues possibles grâce aux cotisations des 10138 membres qui composent aujourd’hui l’association «Adafi Yungar». Une fois transformés, ces produits sont ensuite acheminés vers les marchés du pays où ils sont écoulés avec des marges bénéficiaires satisfaisants. Présentement, l’Association génère d’importantes économies se chiffrant aujourd’hui à plusieurs millions de francs que les membres de l’association renoncent d’ailleurs, à rendre publics. Ces fonds sont ensuite reversés aux membres sous forme de crédit à intérêt modéré (1 %).
Depuis l’installation de cette unité de microfinance, les femmes de Fimela aspirent au renforcement de leurs capacités surtout en formation pour une meilleure compétivité de leurs produits sur les marchés. Une requête qui est d’ailleurs largement partagée par les femmes et promue d’être portée jusqu’au plus sommet de l’Etat. Il faut aussi signaler qu’en dehors du débat d’orientation qui faisait l’objet de la rencontre, une sensibilisation contre la dépigmentation de la peau a aussi été au menu du programme lors de cette assemblée générale

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