Bureau d’information sur le crédit : pour un meilleur accès aux services financiers

  Source: Abdou DIAW - LESOLEIL   |     07 May 2015 06:05

Le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, en relation avec la Société financière internationale (Sfi) et la direction nationale de Bceao pour le Sénégal, a organisé, hier, un atelier de vulgarisation de la loi uniforme sur les Bureaux d’information sur le crédit (Bic) pour les consommateurs de crédit. Une structure qui devrait permettre aux emprunteurs d’accéder aux financements dans de meilleures conditions.

La vulgarisation de cette loi uniforme visait à mettre à niveau les consommateurs de crédit sur le contenu de la loi, à informer et sensibiliser les cibles sur les dispositions les concernant dans la loi, le rôle qu’ils doivent jouer pour permettre la réussite du projet de création de Bic dans l’Union ainsi que l’intérêt et les avantages à disposer de Bic au sein de nos Etats. Il s’agissait aussi, pour les participants, de recenser les difficultés éventuelles dans la phase de mise en œuvre du projet de création des Bic. Le Bureau d’information sur le crédit présente des avantages multiples pour les Etats, les consommateurs, les prêteurs et les banques centrales. S’agissant des consommateurs, il permet une meilleure accessibilité aux crédits avec une tarification basée sur les risques individuels pouvant induire une baisse du coût du crédit et des garanties, une prise en compte de la réputation ainsi qu’une amélioration de la qualité du service et de la relation avec les institutions. Selon Riadh Naouar, représentant du directeur général de la Société financière internationale (Sfi), la vulgarisation du Bureau d’information sur le crédit (Bic) a pour finalité de remédier aux contraintes liées à l’accès aux financements au sein de l’Uemoa afin de contribuer au développement économique de la région. Il s’agira de collecter des données sur l’historique du crédit ou de paiement d’un client auprès des organismes financiers. Cette initiative permettra de partager tout ce qui est base de données communes et de favoriser un meilleur accès aux financements. « L’étape de vulgarisation est d’autant plus importante qu’elle permettra d’avoir une meilleure compréhension du traitement des informations sur le crédit et de l’analyse et de la gestion des risques liés aux crédits », a expliqué M. Naour.

De son côté, Oulimata Diop, directrice de la monnaie et du crédit au ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, a soutenu que les conditions de financement du secteur privé devraient être améliorées pour permettre une couverture optimale des besoins de financement des opérateurs économique et l’inclusion financière des Pme et des particuliers. Au Sénégal, a-t-elle relevé, la réflexion sur la problématique du financement des économies, notamment celles de Pme, a été entamée depuis plusieurs années. Elle a été marquée par la tenue de deux concertations nationales sur les crédits, en 2003 et 2010, pour bien cerner les contraintes et apporter les solutions idoines. Il ressort de ces rencontres que les difficultés d’accès aux services financiers sont dues à plusieurs facteurs, particulièrement l’asymétrie d’information entre prêteurs et emprunteurs.

Couverture optimale des besoins de financement

Malgré l’infrastructure financière existante au niveau de la Bceao, selon Mme Diop, les prêteurs ne disposent toujours pas de l’information suffisante sur la situation globale d’endettement bancaire et non bancaire du demandeur de crédit afin de pouvoir faire une évaluation correcte. Sur le plan communautaire, a rappelé la directrice de la Monnaie et du Crédit, le rapport du haut comité ad hoc des chefs d’Etat sur le financement des économies de l’Uemoa a proposé la création de Bureau d’information sur le crédit dans les Etats membres de l’Union. « C’est vrai que des mécanismes existent déjà dans nos pays, comme la centrale des risques, des incidents de paiement, des bilans ; cependant, le caractère informel de nos économies rend difficile la production d’états financiers fiables. C’est pourquoi nous devons trouver des solutions complémentaire adaptées, mais en parfaite cohérence avec les dispositifs existants », a affirmé Oulimata Diop. Elle a informé que les Bic ont pu déclencher une révolution dans la distribution des crédits dans beaucoup de pays émergents.

Le Bic est une structure qui collecte auprès des organismes financiers des données sur les antécédents de crédit ou de paiement d’un client, mis à la disposition des prêteurs sous la forme d’un rapport de solvabilité. Notre pays a procédé à l’adoption du projet de loi uniforme sur les Bic en janvier 2014. Cette dernière vise à réglementer le partage de l’information sur le crédit et les opérations des Bic dans les Etats membres de l’Uemoa. Elle prend en compte les dispositions nécessaires pour protéger les données et les droits du consommateur de crédit en accordant une importance capitale aux principes de consentements, à l’information du client, à la confidentialité, à la réciprocité ainsi qu’aux dispositifs de sécurité à mettre en place par le Bic.