
Crise Economique et Financière Mondiale : Le secteur micro financier sénégalais ne semble pas encore contaminé
Au vu des statistiques de cette fin d’année 2011, le secteur micro financier sénégalais semble ne pas être encore contaminé par la crise qui sévit en Europe. Un secteur qui prône l’éducation financière.
Les tentacules de la crise financière ne semblent pas encore avoir atteint le secteur micro financier du Sénégal et ses institutions. Car, des statistiques de cette fin d’année 2011, établis sur la base de 16 services financiers décentralisés du pays, représentants près de 80% de l’actif du secteur, montrent que «les dépôts collectés par les établissements de micro finance du Sénégal, sont passés, entre 2005 et 2011, de 63 milliards à 152 milliards de francs Cfa», a expliqué, hier, Mme Seynabou Ly Mbacké, ministre de l’Entreprenariat féminin et de la Micro finance, qui présidait les journées annuelles de la micro finance. «Et sur la même période, selon elle, l’encours de crédit est passé de 81 milliards à 178 milliards et le nombre de clients se chiffre aujourd’hui à environ 1,5 million contre 683 000 en 2005» Mais, souligne Mme le ministre, «malgré les résultats enregistrés, le chemin vers l’inclusion financière est encore long». C’est pourquoi, revenant sur l’objet de la rencontre, elle a appelé à un partage de l’information entre les Ifd et leurs clients. Car, avec la crise qui «a entraîné des réductions importantes des investissements privés en Afrique et de l’aide publique au développement, les défis majeurs ont pour noms l’insuffisance et l’inadéquation des services financiers qui limitent l’accès de la majorité des populations à certains secteurs de l’économie comme l’agriculture, l’artisanat, l’élevage et la pêche». Surtout que, note-t-elle, «la majorité des populations n’a pas accès au service financier bancaire classique».
«Les institutions doivent veiller à ce que leurs inefficacités ne soient pas transférées sur les clients» Et c’est pourquoi, le président de l’Association des professionnels des services financiers décentralisés (Apsfd), Ousmane Thiongane, trouve nécessaire de discuter sur l’éducation financière, la protection des clients et la viabilité des institutions de micro finance. «Il nous semble important de voir au niveau des clients, comment renforcer leurs connaissances dans la composition de nos taux d’intérêt, qui devient un problème majeur. Et nous devons leur expliquer comment cela est constitué. Nous devons leur montrer que nous avons des services financiers, d’épargne, de transfert, de micro assurance etc., très transparents, exclusivement pour eux. Nous devons leur expliquer comment y accéder, comment faire en sorte que la question majeure du surendettement des clients et la cavalerie des clients soit complètement hors circuit au niveau du Sénégal», a expliqué M. Thiongane. Pour l’épineuse question du taux d’intérêt, «il faut tenir compte du coût de la ressource, mais de façon tendancielle, les taux d’intérêts pratiqués au Sénégal sont bas, comparés aux taux des autres parties du monde pour le secteur de la micro finance». Mais, bien que «les institutions doivent être viables», elles «doivent veiller à ce que leurs inefficacités ne soient pas transférées sur les clients», plaide-t-il.

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