
Entreprenariat féminin
Près de 10.000 femmes formées d’ici 2013 |
Estimée à environ 93 milliards de Fcfa, la nouvelle lettre de politique sectorielle de l’entreprenariat féminin est un document national que le gouvernement a décidé de mettre en œuvre dès cette année, pour mieux cerner les préoccupations des femmes, en termes d’entreprenariat. Selon Seynabou Ly Mbacké, ce document, qui intègre toutes les dimensions du secteur et les besoins de ressources additionnelles, a été déjà validé par les partenaires techniques. Il a été soumis à l’adoption du gouvernement afin de le défendre à la table des bailleurs dans un bref délai.
Dans sa conception, le ministère de l’Entreprenariat, pour répondre aux attentes des femmes, a décidé d’apporter des changements majeurs en ce qui concerne l’accès au crédit et la mobilisation des ressources au bénéfice des couches vulnérable. Le ministère de l’Entreprenariat féminin compte mobiliser dans un horizon prioritaire (2011-2015) le montant de 23 milliards de Fcfa pour promouvoir le leadership féminin et l’esprit d’entreprise chez les femmes, à travers la micro finance et la formation. C’est ainsi qu’il a été désormais décidé de porter le choix sur les filières en ce qui concerne les activités et les projets d’entreprenariat féminin, a souligné Seynabou Ly Mbacké. Dans la mise en œuvre de la nouvelle lettre de politique sectorielle de l’entreprenariat féminin au Sénégal, le gouvernement a décidé d’accorder une attention particulière à la banlieue dakaroise. Mme Seynabou Ly Mbacké a ainsi annoncé la mise en œuvre imminente d’un programme spécial banlieue qui permettra à l’Etat d’injecter tous les deux mois des fonds conséquents à Dakar et environs. Selon le ministre de l’Entreprenariat et de la Micro finance, à travers ce programme, l’Etat compte renforcer le maillage de la banlieue dakaroise en tenant compte du triptyque « formation, financement et recouvrement » afin de faire du leadership entrepreneurial féminin un véritable levier de développement et de croissance au Sénégal. Répondant au souci des sénateurs en ce qui concerne l’orientation des financements et de la formation notamment la prise en compte des couches vulnérables et du milieu rural, elle a soutenu que le gouvernement porte une attention particulière à l’endroit des femmes rurales. Elle a indiqué que le taux de pénétration des crédits en milieu rural tourne aujourd’hui autour de 7%. L’Etat du Sénégal, dans le cadre des différents fonds mis sur pied pour booster l’entreprenariat, mettra également à contribution le fonds national de crédit pour les femmes et le fonds d’impulsion de la micro finance. Au-delà des lignes de crédits accordées pour booster le leadership féminin en milieu rural, le ministre de l’Entreprenariat et de la Micro finance a réitéré l’engagement du gouvernement à prendre en compte certains projets des femmes en milieu rural. C’est le cas du traitement des fruits en Casamance. A ce sujet, Seynabou Ly Mbacké a annoncé un projet, en partenariat avec la Banque internationale de développement de la Cedeao (Bidc) d’un montant de 5 milliards de Fcfa pour la transformation des fruits et légumes dans cette région méridionale du Sénégal. « Le Sénégal a déjà obtenu l’accord de principe pour l’octroi de ce fonds auprès de la Cedeao », a annoncé Mme Mbacké. Il est aussi prévu la mise en place d’un fonds de bonification pour réduire les taux d’intérêts et de garantis qui demeurent encore un casse-tête dans le domaine de la micro finance au Sénégal. 10.000 femmes seront alphabétisées d’ici 2013 En partenariat avec la Banque islamique du développement (Bid), le gouvernement du Sénégal va alphabétiser d’ici à 2013, 10.000 femmes, a annoncé, hier, Dr Marième Cissé Thiam, Directrice de l’entreprenariat féminin (Def). Cette formation, dit elle, entre dans le cadre du Programme d’alphabétisation en langues nationales et d’apprentissage des métiers (Palam) pour la lutte contre la pauvreté financé à hauteur de 7 milliards de Fcfa par la Bid. « C’est un programme destiné principalement aux femmes rurales », a fait remarquer Mme Thiam qui précise que le Palam est aujourd’hui mis en œuvre dans les régions de Diourbel et de Kaffrine. « Nous sommes conscients aujourd’hui que la limite principale est l’accès à l’éducation et la formation. En intervenant auprès des femmes exclues du système éducatif, le programme Palam veut renforcer et améliorer leurs capacités managériales et professionnelles, a expliqué Marième Cissé Thiam, constatant que les femmes entrepreneurs entreprennent un peu tardivement. « On a très peu de femmes jeunes entrepreneurs », a souligné la directrice de la Def. Marième Cissé Thiam note aussi qu’en terme de répartition, on les (Ndlr : les femmes entrepreneurs) retrouve dans les grandes villes, Dakar, Thiès, Kaolack. « La Def veut corriger ce déséquilibre en offrant les mêmes opportunités et appuis aux femmes rurales », a-t-elle indiqué, révélant que la Def est en train de mener une étude pour évaluer la contribution des femmes au Pib. Pour un entreprenariat fort, argue la directrice de la Def, il faut un cadre harmonisé d’intervention de tous les acteurs qui veulent appuyer le développement économique des femmes mais aussi d’importantes ressources financières. L’objectif global est d’augmenter la production des entreprises féminines pour en accroître de 50 % la contribution à la formation du Pib d’ici à 2025 et contribuer au renforcement de la position des femmes dans le développement du Sénégal. |

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