
Gouvernance des IMF
De l’urgence de revoir la gouvernance des IMF |
Avec un taux de bancarisation de près de 20% au Sénégal, les institutions de microfinance contribuent à elles seules à près de 11%. Un chiffre certes appréciable, mais qui cache bien des problèmes rencontrés par les IMF. « Le système d’information des Systèmes financiers décentralisés fait vraiment défaut. C’est difficile d’accéder à l’information », diagnostique, Bocar Sall, Expert financier qui prenait part à l’une des conférences organisées par la Direction de la Microfinance entrant dans le cadre de la Tribune de la Microfinance. Une tribune qui a permis de réfléchir sur les nombreuses difficultés rencontrées par le secteur. Même s’ils l’analysent différemment, les différents panélistes sont d’avis qu’il est primordial de revoir la gouvernance dans les IMF. « C’est vrai qu’à leurs débuts, il était facile de les gérer, mais c’est quand elles ont commencé à occuper cette place de plus en importante qu’il urge de les doter d’un bon système de gouvernance », analyse Thierno A. Dème, Expert en Microfinance qui estime que si les IMF rencontrent autant de difficultés aujourd’hui, c’est parce qu’elles ne s’y étaient pas préparées, « les données ont changé », dit-il.
Selon lui, il est temps de faire comprendre aux acteurs du secteur de la Microfinance qu’il faut une certaine compétence pour gérer une IMF, « il faut former les élus, c’est la seule manière de les mettre à jour », dit-il. En effet, cette mise à niveau est d’une grande utilité. Puisque la Direction de la Microfinance est en train de mettre en place un certain nombre de mutations. « Aujourd’hui, nous travaillons à une meilleure articulation entre les banques et les institutions de Microfinance. Même si la concurrence est là, un partenariat gagnant-gagnant serait tout à fait bénéfique et nous y travaillons », explique M. Waly Clément Faye, Chargé du suivi à la Direction de la Microfinance. Autant d’attentes et de projets qui exigent par ailleurs une performance avérée de tous les acteurs du secteur. Déjà, le ministère des Finances a mis le pied à l’étrier en envoyant 14 personnes en formation à Bahreïn. « Elles seront formées dans le domaine de la finance islamique », révèle Thierno A. Dème, qui voit en la finance islamique, une alternative crédible. Aussi, il a été question du taux élevé des IMF. Conçues pour lutter contre la pauvreté, les institutions de Microfinance connaissent aujourd’hui des taux d’intérêts très élevés. Et d’aucuns de se demander si les IMF ne se démarqueront-elles pas de leur rôle originel. « Aujourd’hui, du fait de la persistance de la pauvreté dans certaines zones malgré une forte concentration de l’activité de la Microfinance, beaucoup de chercheurs relativisent même la portée des effets de microcrédits », analyse M. Ibrahima Thiaré, Expert en Microfinance. Mais l’expert dira que les professionnels du secteur justifient les taux élevés par les charges inhérentes aux activités de micro-financement, à la nature des fonds du secteur et aux services financiers fournis notamment dans la formation du capital humain. « Tout cela c’est l’Etat qui devait le prendre en charge », peste-t-il. Autant d’éléments que la Direction de la Microfinance compte harmoniser pour une meilleure efficacité. |

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