La microfinance au Sénégal

Le secteur de la microfinance a connu un développement fulgurant au cours de la dernière décennie en rapport avec l’essor de la dynamique associative et la lutte contre la pauvreté. En décembre 2005, on dénombre plus de 833 systèmes financiers décentralisés (SFD) reconnus (réseaux, mutuelles d’épargne et de crédit, groupements d’épargne et de crédit et structures signataires de Convention-cadre).

Le secteur financier au Sénégal est caractérisé par une dualité entre le système bancaire d’une part, le système financier informel et les expériences de financement décentralisé de l’autre.

L’évolution des systèmes financiers décentralisés (SFD) est marquée par trois périodes :

  1. Une première période caractérisée par la crise bancaire a la fin des années 80. Elle a permis la mise en œuvre de réformes importantes pour assainir le secteur bancaire et l’apparition des premières structures d’épargne et de crédit. Au cours de cette période, il a été adopté un dispositif transitoire relatif à l’organisation et aux conditions d’agrément et de fonctionnement des structures mutualistes d’épargne et de crédit (Arrêté n°1702 du 23/02/1993).
    Si ce texte a pu favoriser l’agrément de 120 institutions, il n’avait prévu aucune disposition sur la reconnaissance des groupements d’épargne et de crédit.
  2. Une deuxième période caractérisée par la mise en place d’un cadre juridique régissant les SFD, Elle se situe entre 1993-2003 et est marquée par l’émergence du secteur et la mise en place du cadre juridique régissant les institutions. Cette période a permis une croissance fulgurante du secteur avec la mise en place de réseaux d’institutions (regroupement de certaines structures comme les unions, fédérations et confédération en réseau pour se doter d’une institution faîtière;
  3. Une troisiéme période caractérisée par la consolidation et la professionnalisation du secteur à partir de 2003. Elle a permis de maîtriser d’avantages les risques avec le renforcement de la surveillance du secteur. On assiste à :
    • une gestion professionnalisée des institutions;
    • des contrôles efficaces du personnel des réseaux;
    • la recherche d’un meilleur équilibre institutionnel et financier.