Le plan Sénégal émergent : les réformes avant l’émergence

Adoptée en novembre 2012 par le Gouvernement et l’ensemble des partenaires techniques et financiers, cette stratégie repose sur la vision d’un Plan stratégique dénommé :Plan Sénégal Emergent (PSE).
Permettez-moi, en jetant un regard rétrospectif et à la fois prospectif sur la situation économique, de m’interroger, avec l’ensemble de mes compatriotes, sur la faisabilité de ce plan Sénégal, dans le contexte actuel de notre pays.
1. Gestion axée sur les résultats (GAR)
Dans le cadre de la réforme des finances publiques, le Sénégal s’est inscrit, à l’instar des autres pays de l’UEMOA, dans une double démarche de loi-programme pour l’élaboration et le vote de son budget et d’une déconcentration progressive de l’ordonnancement des dépenses publiques au profit des ministères techniques.
Cette démarche avait été précédée par l’approche dite des « CDSMT »(cadre de dépenses sectorielle moyen terme) et « CDMT »(cadre de dépenses moyen terme) dont l’objectif essentiel était de sortir d’une logique de « services votés » à celle de « budget programme » en vue d’une meilleure traçabilité de la dépense publique.
Une décennie après le lancement de ces réformes, force est de constater que beaucoup reste à faire, notamment dans le domaine de la planification par les ministères dépensiers dont beaucoup ne disposent pas de cellule de planification outillée et prenant en charge de manière efficace le processus d’élaboration et de suivi budgétaire.
En effet, beaucoup de ces ministères n’organisent pas très souvent des sessions internes, participatives et inclusives de planification au terme desquelles un plan annuel de travail est élaboré, avec des activités, des indicateurs, des responsables et un budget détaillé et servant de base à la préparation de la loi de finance soumise à l’Assemblée Nationale.
Ces inefficacités sont également dues au fait d’un turn-over de la loi de finances rectificative qui désarticule tous les investissements publics prévus. Ainsi cette récurrence du turn-over de la loi de finances rectificative est généralement introduite pour satisfaire des revendications ou des sollicitations des groupes de pressions.
Sous ce rapport la satisfaction de ces derniers ne peut être une juxtaposition de solutions pour des intérêts catégoriels.
Par ailleurs, l’objectif de déconcentration et d’ordonnancement reste également plombé par le déficit de capacités humaines et techniques de certains ministères techniques à prendre en charge de manière efficace l’exécution de la dépense publique ; A ce titre seul le Ministère de l’Economie et des Finances dispose de presque l’ensemble des capacités nationales en la matière.
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Article conçu et rédigé par :
Souleymane Zakaria Cissokho Economiste financier consultant en évaluation économique
