Le Sénégal veut développer la finance islamique

  Source: Dialigué FAYE - LEQUOTIDIEN   |     26 Sep 2012 02:09

Les institutions de microfinance commencent à s’intéresser à la finance islamique. Mais, au-delà de la règlementation, ces acteurs des Systèmes financiers décentralisés (Sdf) butent sur un problème de ressources humaines qualifiées en la matière. Face à ce défi, le Fonds d’impulsion de la microfinance du ministère de la Femme, de l’Enfance et de l’Entrepreneuriat féminin en partenariat avec l’Institut africain de finance islamique (Aiif), a organisé une session de formation à l’intention d’une vingtaine d’institutions sur la finance islamique.

Soumise à des restrictions éthi­ques, la finance islamique prohibe la spéculation, la recherche de l’intérêt, ainsi que le financement d’activités interdites par l’islam comme le commerce de l’alcool et les jeux de hasard. La finance islamique est donc, un modèle basé sur la charia.

Aliou Ndiaye, directeur de cabinet du ministre de la Femme, de l’En­fance et de l’Entrepreneuriat féminin explique que «la finance islamique est un instrument efficace de promotion individuelle et collective. Et la philosophie et la démarche des Sfd au Sénégal devraient pouvoir dialoguer harmonieusement avec les principes de la microfinance islamique». Le gouvernement selon M. Ndiaye, est convaincu que la finance islamique peut être considérée com­me une source alternative de financement pour les petits clients à faible revenu ne disposant que de peu ou pas de garanties, car ne possédant pas d’actifs tangibles et donc exclus de tous les ordres de financement. D’après Mouhamadou Lamine Mbacké, Président-directeur général de l’Aiif, la finance islamique draine un volume d’acquis financiers d’environ 1 300 milliards de dollars qui, au-delà des pays du Golfe, s’échange dans les pays occidentaux, dans lesquels vivent des minorités musulmanes. Ainsi estime-t-il, cela doit pousser le Sénégal à développer la finance islamique, qui est «éthique, et s’insère plus naturellement dans nos valeurs de solidarité». M. Mbacké ajoute que la finance islamique est considérée comme un facteur de développement dans les pays occidentaux qui s’y adonnent pour mieux attirer les fonds des pays du Golfe.

Pour que ce modèle soit une véritable industrie, le Pdg de Aiif appelle à former une masse critique d’experts en finance islamique dans tous les domaines.