Lutte contre la pauvreté : La Bid injecte 1 milliard de FCfa pour la promotion de la microfinance islamique

  Source: Mamadou Lamine DIATTA - LESOLEIL   |     04 Oct 2012 02:10

Le ministre de la Femme, de l’Enfant et de l’Entreprenariat féminin, Mariama Sarr, a vivement remercié la Banque islamique de développement (Bid) d’avoir financé, à hauteur d’un milliard de francs Cfa (2 millions de dollars), un programme pilote qui introduit la microfinance islamique dans notre pays. C’était à l’occasion de la clôture, hier, d’un atelier de formation des systèmes financiers décentralisés sur les procédures de financement islamique.

La micro-finance islamique représente aujourd’hui un nouveau mécanisme pertinent de financement des groupes vulnérables (jeunes et femmes), selon le ministre de la Femme, de l’Enfant et de l’Entreprenariat féminin, madame Mariama Sarr. Elle estime d’ailleurs que la microfinance et le financement islamique ont beaucoup de points communs. Mais la microfinance islamique porte sur le financement d’activités réelles, génératrices de revenus et se présente comme un instrument efficace de lutte contre la pauvreté. À la différence de la finance classique, le système financier islamique interdit le taux d’intérêt sur les prêts et sur les placements d’argent considérés comme un «riba», c’est-à-dire un gain illicite. Le principe fondateur étant le partage des bénéfices commerciaux et des pertes éventuelles. L’atelier, qui s’est déroulé grâce au concours financier de la Bid, a réuni des participants de Pamecas, du Crédit mutuel du Sénégal, d’Acep et du réseau Imcec, des structures chargées de mettre en œuvre des financements de micro projets des jeunes et des femmes.

Pendant deux jours, les conditions de la mission sur l’intégration des produits de la finance islamique dans les systèmes d’information et de gestion (Sig) ainsi que les différents modes et mécanismes de financement islamiques ont été passés en revue. Les discussions ont aussi montré la nécessité de procéder à une large diffusion du système financier islamique aux niveaux national et ouest-africain. Un travail déjà entamé avec la production et la diffusion du guide en finance islamique, une œuvre du programme d’alphabétisation et d’apprentissage de métiers pour la lutte contre la pauvreté (Palam) dirigé par Mme Khady Ndiaye Mbacké.

En Afrique de l’Ouest, 12% des populations ont accès à des services financiers offerts par des institutions de microfinance (Imf) contre 3% du côté des banques classiques. Au Sénégal, où les musulmans représentent plus de 95% de la population, ce sont plus de 2 millions de ménages qui bénéficient, en milieu urbain comme en milieu rural, de l’appui de la microfinance. Des bénéficiaires qui sont en général des groupements, des associations villageoises, des organisations paysannes ou simplement des personnes physiques. Le Palam a par ailleurs fait un don d’un million de francs Cfa et de plusieurs habits aux victimes des inondations. Un geste salué à sa juste valeur par le ministre de la Femme, de l’enfant et de l’Entreprenariat féminin.