Appui au secteur privé et à la valorisation de la diaspora sénégalaise en Italie : la plateforme entre dans sa deuxième phase

  Source: Ndèye Fatou NIANG - lequotidien.sn   |     05 Mar 2016 02:03

La cité du Rail a reçu la délégation de la Plateforme d’appui au secteur privé et à la valorisation de la diaspora sénégalaise en Italie (Plasepri) dans le cadre d’une tournée nationale de sensibilisation. Un programme qui vise à faire des micros, petites et moyennes entreprises, un des socles du développement du Sénégal et de l’agriculture.

Fruit de la coopération entre les Républiques du Sénégal et d’Italie, la Plateforme d’appui au secteur privé et à la valorisation de la diaspora sénégalaise en Italie (Plasepri) entre dans sa deuxième phase. Pilotée par le ministère délégué chargé de la Microfinance et de l’économie solidaire, la plateforme a été mise en place, selon son coordonnateur, pour «soutenir la création et le renforcement des Petites et moyennes entreprises locales et favoriser l’investissement au Sénégal de nos compatriotes vivant en Italie». A en croire El Hadji Djily Mbaye Lô, le développement des Pme et leur accès au crédit a été pendant très longtemps, une priorité de premier rang pour l’Etat du Sénégal. Déjà , explique-t-il, «en 2003, une charte des Pme a été mise en place, suivie d’une Loi d’orientation des Pme, d’une Lettre de politique sectorielle des Pme et de la microfinance. En 2010, la deuxième concertation nationale sur le crédit a été organisée pour réfléchir sur les voies et moyens nécessaires pour faciliter l’accès des Pme aux crédits. Une préoccupation de l’Etat pour le développement des Pme qui se justifie à plus d’un titre. Car, ce segment représentant 90% du tissu des entreprises sénégalaises, contribuant à 30% du Pib et emplo­yant 60% de la population active».

«Réponse au problème de l’accès aux crédits»

Malgré toutes ces performances, les micros, petites et moyennes entreprises, de l’avis de El Hadji Djily Mbaye Lô, éprouvent d’énormes difficultés à accéder à des crédits adaptés, notamment pour financer les besoins d’investissement. Et c’est pour apporter une réponse à cette problématique, estime M. Lô, que la Plasepri a été portée sur les fonts baptismaux le 5 août 2008, avec un budget global de près de 16 milliards de francs Cfa. S’exprimant en marge d’un atelier de sensibilisation sur la plateforme réunissant les acteurs de la cité du Rail, ce dernier d’estimer que la Plasepri est articulée autour de trois composantes essentielles. A savoir la ligne microfinance allouée aux requêtes de systèmes financiers décentralisés pour le refinancement de M-Pme, la ligne Pme allouée au refinancement de Pme et dédiée essentiellement à l’acquisition d’équipements, de matériels de production, au fonds de roulement, via les institutions financières locales partenaires, enfin, le volet assistance technique, composante de support et d’accompagnement, visant à garantir de meilleurs effets sur la cible finale de même que les objectifs stratégiques et opérationnels. Un programme, qui entre donc en droite ligne avec la vision du gouvernement de faire des MPME, un des socles du développement du pays et de l’agriculture son maillon, indique le coordonnateur de la Plasepri qui estime : «Cette vision inscrite dans le Plan Sénégal émergent accorde une place centrale au secteur privé dans la création de richesses et d’emplois, de valeur ajoutée et d’amélioration des revenus des exploitations agricoles, familiales, des groupements, des MPME.»

«Un Outil de développement économique»

A ce niveau, fera-t-il savoir, la réalisation de performance est fortement dépendante de l’accès aux services financiers adaptés. Ce qui, estime le coordonnateur du projet, était la principale mission du programme. Lequel a aussi largement participé au développement économique du Sénégal et à la résorption des disparités entre les zones urbaines et le milieu rural. Aussi, a-t-il souligné, la «nouvelle Lettre de politique sectorielle de la microfinance (2016-2020) accorde une place importante au financement des secteurs prioritaires du Pse, avec une option préférentielle pour les femmes, les jeunes et les Mpme rurales». Ainsi, El Hadji Djilo Mbaye Lô fera noter que le secteur financier est appelé à jouer un rôle de premier plan dans l’essor de l’entreprenariat privé mais, a-t-il déploré, sa contribution demeure encore en deçà des opportunités que présente le marché avec une demande en financement des Pme d’environ 500 milliards de francs Cfa. Analysant la situation, le coordonnateur du programme de dire que «le financement des micros, petites et moyennes entreprises est bloqué par des obstacles parmi lesquels : l’insuffisance du niveau de fonds propres et des garanties, l’asymétrie de l’information, le faible accès à des données et statistiques fiables relatives aux différents marchés, le non-accès au foncier, la faible culture financière et entrepreneuriale des agents économiques». Mais M. Lô espère que «la mise en œuvre de cette deuxième phase du programme répondra aux attentes des différents acteurs, à tous les niveaux et permettra à la Plasepri de jouer pleinement son rôle d’outil de développement économique et d’instrument de mise en œuvre de l’axe 2 du Pse intitulé : Transformation structurelle de l’économie et croissance».