
Microfinance au Sénégal : Le projet Cti informatise 72 Sfd
Les résultats du projet Centre de traitement informatisé en micro finance au Sénégal (Ctisn) a été rendu public. Mis en place en 2009, pour un coût global de 3,1 milliards de Fcfa, le projet a permis l’informatisation de 72 systèmes financiers décentralisés (Sfd) dont 55 actifs.
Mis en place par l’organisation du développement international Desjardins avec l’appui de la coopération canadienne, le projet Ctisn a été un acteur majeur dans l’exécution du plan d’action de la lettre de politique sectorielle de la micro finance au Sénégal. Selon le directeur du projet du Centre de traitement informatisé en micro finance (Cti), Yves Charland, le projet a pour objectif de doter des institutions de micro finance du Sénégal, particulièrement dans les régions rurales, de services informatiques mutualisés abordables et sécuritaires durables.
«C’est pour rapporter correctement au gouvernement les modes de comptabilité opérationnelle de micro finance que le projet a été mis en place en 2009 pour un coût global initial de 2,2 milliards de Fcfa qui a été ensuite porté à 3,1 milliards au vu du succès du projet», indique-t-il. Au total, 72 Systèmes financiers décentralisés (Sfd) ont été informatisés. Mais, précise M. Charland, en raison de la situation financière désastreuse de certains Sdf et de leur non-fiabilité, on est actuellement à 55 Sfd actifs. A l’en croire, le projet a aussi permis la formation d’employés à l’utilisation de l’informatique et de dirigeants à la gestion financière. Aujourd’hui, confie M. Charland, le projet Cti laisse une entreprise opérationnelle au Sénégal, le Gie-Ctisn géré par des sénégalais.
L’Ambassadeur du Canada au Sénégal, Philippe Beaulne, indique que l’appui du Canada au secteur de la micro fiance a permis de développer l’offre de services financiers en milieu rural, notamment pour les femmes, et d’apporter un appui au renforcement des capacités au niveau national. Pour M. Beaulne, l’informatisation des opérations des institutions de micro finance contribue, de façon incontournable, à la professionnalisation et à la pérennisation de ces structures. « Les institutions qui en font partie peuvent se targuer d’opérer avec des outils à la fine pointe de la technologie car capables de présenter, en temps opportun, les rapports exigés par les autorités réglementaires », dit-il. Présidant l’atelier de restitution des travaux du projet, le représentant du directeur de la micro finance, Waly Clément Faye, soutient que le projet a contribué, de façon significative, au processus de professionnalisation du secteur de la micro finance, notamment dans l’informatisation des Sfd, dans l’amélioration de leur accès à des systèmes d’information et de gestion performant. Selon lui, les systèmes et les outils proposés par le Cti contribuent non seulement à faciliter la gestion des transactions des Sfd, mais surtout à les aider dans la prise de décisions stratégiques qui amélioreraient la transparence financière.
D’après M. Faye, le projet a atteint son objectif. A l’en croire, le Gie-Ctisn desserre 55 Sdf actif regroupant 225 succursales dont la majorité se trouve en milieu rural. « Il constitue 9% du secteur de la micro finance. C’est le plus grand regroupement d’institutions de micro finance », souligne-t-il.Toutefois, reconnait M. Faye, malgré ces résultats satisfaisants, le Gie-Ctisn reste confronté, dans sa pérennisation, a des difficultés caractérisées par une faillite technique de beaucoup de Sfd de petite taille et des Sfd émergents.
Le projet, fait savoir M. Faye, a été aussi un exemple de transfert réussi d’un projet d’un partenaire bailleur de fonds à une organisation locale.

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