Moussa Dieng, Directeur de la Microfinance « Le secteur de la microfinance a été globalement résilient face aux effets négatifs de la Covid-19 »

  07 Sep 2022 11:09

Le secteur de la microfinance a été impacté par la pandémie de Covid-19, mais il a été globalement résilient. Ces propos sont de Moussa Dieng, directeur de la Microfinance. Dans l’entretien qu’il a accordé au Journal de l’économie sénégalaise (Lejecos), M. Dieng revient sur la situation du secteur, mais aussi sur les mesures prises par le gouvernement à travers le ministère de la Microfinance, de l’Economie sociale et solidaire pour faire face aux différents défis. Il n’a pas manqué d’évoquer les prochaines assises du secteur, la stratégie nationale d’inclusion financière et les performances obtenues par le Programme d’appui sectoriel micro finance et économie sociale et solidaire (Pasmfess).

Monsieur le Directeur, le secteur de la microfinance vient de sortir de deux années marquées par la crise sanitaire. Comment se comportent actuellement les indicateurs du secteur ? Quel a été le plan de résilience et de relance mis en place pour l’accompagner ?

Le secteur de la microfinance, comme les autres secteurs notamment le transport, l’hôtellerie, a été touché par les effets négatifs de la pandémie de Covid 19, mais il a été globalement résilient. C’est vrai au plus fort de la crise, de multiples effets négatifs ont été notés.

Il s’agit, par exemple, au niveau des Systèmes financiers décentralisés (Sfd), de la baisse des adhésions, une forte poussée en termes de retrait de l’épargne, notamment après l’allégement des mesures de confinement, une baisse de l’activité de crédit en termes de nombre et production (20% en moins), une baisse des remboursements, etc.

Du côté des clients et membres, il a été relevé une forte baisse des activités économiques, voire un arrêt total surtout en ce qui concerne le secteur des transports et du tourisme qui ont été fortement impactés.

Mais avec les mesures prises par l’État, le secteur a pu résister au choc et a continué à progresser.

Parmi les mesures très salutaires prises par le Président de la République à travers le Programme de résilience économique et sociale, on peut notamment citer : l’appui au secteur informel par le canal des institutions de microfinance avec un fonds de cinq (5) milliards FCFA logé au Fongip sous forme de ligne de refinancement, la mise en place du Programme d’appui sectoriel micro finance et économie sociale et solidaire (Pasmfess) qui a bénéficié d’une enveloppe d’un (1) milliard de FCFA du Fonds Force Covid-19 répartie en deux volets (refinancement des Sfd et subvention aux acteurs de l’Ess).

Le Pasmfess a permis d’obtenir des résultats pour le moins satisfaisants avec un refinancement de 20 Sfd de petite taille à hauteur de 485 millions de FCFA touchant 1883 personnes à faibles revenus, ce qui a permis de consolider 2422 emplois de femmes et de jeunes exerçant dans le secteur informel, sans compter la subvention aux acteurs de l’économie sociale et solidaire. Au total 1343 Groupements de promotion féminine regroupant 279.605 femmes ; on voit bien l’impact.

C’est dire que la microfinance a été une des solutions pour faire face aux difficultés économiques provoquées par la Pandémie, en particulier au niveau des populations vulnérables.

Maintenant en termes de données chiffrées, au 1er trimestre 2022, les indicateurs clés du secteur se sont, globalement, bien comportés.

Le nombre de membres/clients s’affiche à 3 684 678, portant le taux de pénétration à 17,7%. Le volume de dépôts s’élève à 438 milliards FCFA représentant 2,7% du Pib. La production de crédits s’est établie à 135 milliards FCFA…..

 

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