Plaidoyer pour la définition d’un cadre règlementaire pour la microfinance islamique

  Source: MTN/OID - APS   |     22 Oct 2012 02:10

“Dakar, 20 oct (APS) – Des experts et différents acteurs de la microfinance islamique ont insisté samedi à Dakar sur la nécessité de définir et de mettre en place des mécanismes pour règlementer la pratique dans ce secteur au Sénégal alors que des pays non musulmans en tirent plus profit.

Il faut que les pouvoirs publics définissent les orientations nécessaires afin d’instaurer une règlementation favorisant l’épanouissement de la microfinance islamique dans notre pays”, a plaidé Djibril Seck, président du Groupe de recherche sur la finance islamique en Afrique (GREFIA).

M. Seck s’exprimait lors d’une réunion sur ce secteur. Cette rencontre à l’initiative de Zone Finance, un cabinet de formation et de conseil en finance, a enregistré la participation d’experts en microfinance classique et en microfinance islamique.

Au cours des échanges les experts ont passé en revue les contraintes qui empêchent les pays comme le Sénégal de relever les défis liés à la microfinance.

“Il faut déconstruire les idées reçues à travers les médias en utilisant notre répertoire culturel, parce quand on parle de microfinance islamique, les gens pensent à autre chose”, a dit Djibril Seck dont l’une de ses communication portait sur “Les défis de la microfinance islamique au Sénégal”

Il a par ailleurs fait entrevoir un paradoxe entre le développement de la microfinance islamique dans des pays occidentaux et son balbutiement dans des pays africains, à forte population musulmane.

“C’est très paradoxal. La Grande Bretagne compte trois institutions bancaires de la microfinance islamique, la France en a une avec des masters de formations dans ce domaine, mais dans des pays comme le Sénégal nous en sommes à l’état de balbutiement”, a-t-il fait observer

Tout de même, a relevé le président du GREFIA, les pouvoirs publics sénégalais ont commandité une étude en France sur la microfinance islamique. “C’est une bonne chose. Certainement l’Etat (sénégalai) veut avoir une réelle maîtrise sur les mécanismes de ce financement avant d’instaurer le cadre règlementaire”, a-t-il salué.

Pour sa part, Khady Fall Ndiaye Mbacké, directrice du Programme d’alphabétisation et d’apprentissage des métiers pour la lutte contre la pauvreté (PALAM), a relevé les insuffisances qui bloquent l’envol du secteur au Sénégal.

“Avec une finance islamique intégrée, des groupes vulnérables peuvent bénéficier des projets pour lutter contre la pauvreté (…) mais au Sénégal il existe une règlementation sur la microfinance classique, le cadre règlementaire actuel n’est pas conforme à la pratique du financement islamique”.

“Il faudra, selon elle, une révision de la loi pour permettre l’épanouissement de ce financement adapté à la réduction de la pauvreté”.