Pourquoi la Semaine africaine de la microfinance?

  Source: Frederic Ruaz - ADA   |     12 Jun 2015 05:06

Malgré les crises sanitaires, malgré les guerres, malgré les manques d’infrastructure et malgré les problèmes de gouvernance, l’Afrique a enfin trouvé le chemin de la croissance. Un chemin fragile, tortueux, mais une voie de sortie quand même, pour un continent que l’on disait mal parti. Les services de finances inclusives se développent. Les plus démunis peuvent créer leur microentreprise. Une classe moyenne émerge. L’espoir d’une vie meilleure renaît. Les investisseurs lorgnent désormais sur le continent.

La SAM constitue donc l’opportunité unique de rassembler, pendant cinq jours, fonds d’investissement, institutions de microfinance (IMF), ONG, gouvernements, banques et organismes internationaux. Leurs représentants débattront ensemble. Ils présenteront leur expérience, discuteront des échecs et des réussites, partageront leur savoir. La finance inclusive n’est efficace que quand elle parvient à tenir compte des réalités de terrains. Avec la thématique «Innover pour accélérer la finance rurale en Afrique», ces débats concerneront plus de 200 millions d’Africains! L’objectif sera, en effet, de construire un modèle africain de finance inclusive.

La SAM est organisée par Ada. Elle bénéficie du soutien du gouvernement du Sénégal et du Luxembourg. Elle associe aussi pleinement les réseaux africains (des groupements d’IMF qui travaillent ensemble pour multiplier leur impact). Ce sont eux, qui décident des panels, des ateliers, des sujets. Ils construisent ce rassemblement pour bâtir ensuite une microfinance africaine, solide, efficace, pérenne.

C’est justement cette microfinance qui intéresse aujourd’hui, de plus en plus, les grands fonds d’investissement responsable. Leurs gérants prévoient tous d’accroître leur exposition sur le continent, d’après l’étude annuelle* du Global Impact Investing Network (GIIN) et J.P. Morgan. Elle est aujourd’hui inférieure à 10%, alors que le LMDF (Luxembourg Microfinance Development Fund) consacre 15% de ses investissements à L’Afrique. «Nous visons même à terme un objectif de 25%d’allocation» commentait récemment Nicolas Blondeau, responsable du service Investissement de Ada. Le Luxembourg héberge près de 52% des fonds en microfinance. L’Afrique pèsera donc de plus en plus lourd sur la Place!

La plupart des grands fonds d’investissement en microfinance seront donc présents durant la Semaine africaine. Une journée leur sera même spécialement dédiée, jeudi 2 juillet, pour des rencontres en IMF et investisseurs. Ce sera une autre opportunité pour renforcer la finance inclusive en Afrique. L’accès au financement constitue, en effet, l’enjeu majeur pour des dizaines d’IMF.

Si les IMF ont besoin d’argent, c’est parce que l’Afrique innove. Des créateurs se lancent. Ils imaginent, préparent et dessinent l’Afrique de demain. Une vingtaine d’entre eux seront présents à la SAM, où un salon de l’innovation leur sera consacré. Ce sera l’opportunité d’autres rencontres, pour trouver des clients ou des financeurs.

La SAM est donc un outil, un outil imaginé par Ada pour renforcer l’inclusion financière en Afrique. Elle vise à permettre les rencontres, à favoriser les échanges, à rassembler les partenaires. Ensemble, ils seront plus forts, plus efficaces. Ils pourront tracer la voie d’une microfinance adaptée aux réalités africaines. En ce sens, la SAM poursuit notre action: être un Appui au développement autonome (Ada) dans un continent, l’Afrique, à la croissance enviée, aux inégalités plus que jamais présentes, mais au potentiel incroyable.

nscriptionà la SAM: www.microfinance-afrique.org/fr/