PSE : quel modèle pour la couverture maladie universelle (CMU) ?

  12 Dec 2014 02:12

Article écrit par Mansour NDIAYE
Directeur cabinet ASCODEV
Expert Microfinance

Email : mansour.ndiaye@gmail.com

« Une commune, une mutuelle de santé » n’est pas forcément la réponse adéquate à l’exigence de la prise en charge de la santé des populations à travers la CMU ! .

La Microfinance est partie intégrante de la finance solidaire. Il existe tout un mouvement mondial travaillant dans le sens de la promesse de la microfinance et de son maintien globale dans les mécanismes de l’économie solidaire. Il faut d’abord, dans un premier moment, relever la grande évolution de l’industrie de la microfinance dans le cadre du microcrédit ou plus globalement de l’économie solidaire. Il y a eu plusieurs théories et les premières ont toujours considéré que pour sortir de la pauvreté, il fallait juste injecter des crédits (microcrédit) et qu’avec ce levier, les personnes pauvres seraient en mesure de redémarrer leur vie. Les résultats escomptés n’ont pas été atteints de sorte qu’on aboutit à la Microfinance qui consacre un éventail de services plus étendu pour les pauvres et personnes vulnérables. L’on se rend compte qu’il fallait adresser le panier de manque : santé, besoin d’épargne, les transferts, assurance, crédit, etc. On passa alors du microcrédit à la microfinance avec une large gamme de services.

Cette grande ambition est d’autant plus actuelle que les questions de prise en charge sanitaire grèvent les revenus de nos ménages pour les plonger dans une précarité sans précédent. Déjà dans le SNDES de 2010, il était établi que 7 sénégalais sur 10 sont dans la précarité et que la pauvreté aurait gagné 47% des ménages malgré les politiques publiques qui ont été appliqué. En cela le PSE a eu raison de son ambition !

La CMU, en général, cherche la couverture santé et protection sociale des populations. Cette protection est envisagée sous plusieurs axes : gratuité des soins, couverture et protection des travailleurs, couverture des vulnérables, etc. A l’instar des services financiers de base, la question de l’accès s’est très vite posée aux couches les plus vulnérables (jeunes, les femmes, le secteur informel, le secteur des PME, du primaire, etc.).

Tout système de protection repose de prime abord sur la solidarité, la mutualité et le partenariat. La microfinance s’est toujours proposée de réaliser ses vœux à travers l’inclusion financière pour les populations vulnérables, leur protection sociale et leur autonomisation. Elle s’est spécialisée dans la fourniture d’une gamme très large de services financiers (épargne, crédit, assurance, micro-assurance santé, transfert d’argent, etc.) et de services non financiers (formation et capacitation). De nos jours, plus d’attention est accordée à la micro-assurance santé pour participer à l’effort de prise en charge des populations afin de garantir la préservation de la capacité de production et le bien être de nos ménages.