Rapport CGAP : évaluation du marché des services financiers numériques dans l’UEMOA
De par le monde, les banques, les institutions de microfinance (IMF), les opérateurs de téléphonie mobile (OTM), et autres prestataires utilisent des canaux numériques tels que les téléphones portables et les terminaux points de vente (TPV) associés à des réseaux d’agents à petite échelle, pour offrir des servicEs financiers de base de proximité et à coût inférieur à la banque Traditionnelle. L’exemple du mobile money (MM) au Kenya montre comment le développement du marché des services financiers numériques (SFN) peut catalyser l’inclusion financière à plus grande échelle.
Depuis 2012, avec le soutien de la Fondation MasterCard, s’emploie à faciliter le développement des SFN au sein de l’Union ouest-africaine économique et monétaire (UEMOA). L’UEMOA a été créée pour promouvoir l’intégration économique entre ses huit Etats membres et ceux-ci partagent une monnaie commune, le franc CFA (FCFA) et une même banque centrale, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest(BCEAO).
Les dernières données de la BCEAO indiquent que 34,5% de la population adulte de l’UEMOA (âgée de 15 ans et plus) a un compte dans une institution formelle (banques, IMF, caisses d’épargne ou bureaux de poste) en 2014. Lorsque les utilisateurs MM sont inclus, cette proportion double presque pour atteindre 61,7%. L’indice Findex, une autre source peut-être plus prudente, estime que 13% de la population adulte de la région possède un compte dans une institution financière formelle. Ce pourcentage passe à 18% lorsque le MM est inclus.
Bien que l’utilisation des SFN dans l’UEMOA a augmenté au cours des dernières années, celle-ci est encore relativement limitée par rapport au potentiel et le taux d’activité du MM reste relativement faible. En outre, la plupart des produits de SFN restent basiques et les offres de produits de deuxième génération tels que l’épargne, le crédit et l’assurance sont encore rares. De plus, alors que tous les pays de l’UEMOA ont la même réglementation en matière de monnaie électronique, l’écosystème se développe de manière inégale sur les huit marchés. En effet, chacun d’eux affiche des différences importantes telles que les taux et modes d’utilisation, l’infrastructure d’accès aux services financiers, les partenariats et la distribution des parts de marché entre les différents prestataires de services financiers (PSF).
En 2015, la BCEAO a publié une instruction sur la monnaie électronique venant remplacer celle de 2006. Cette mise à jour influencera la façon dont les marchés des SFN se développent dans l’UEMOA à l’avenir. Ces développements ont incité le CGAP à mettre à jour sa compréhension du marché des SFN dans l’UEMOA, et partager les apprentissages avec les principaux acteurs. De manière générale, l’étude visait à:
Etablir une cartographie du système de marché pour les SFN dans l’UEMOA, y compris des acteurs clés de l’offre et de la demande, les règles (par exemple, les réglementations relatives à la monnaie électronique, aux télécommunications, à la concurrence) et les fonctions d’appui (par exemple les réseaux d’agents, fournisseurs d’information).
Identifier les contraintes systémiques ou les causes profondes qui expliquent pourquoi le marché des SFN ne répond pas pleinement aux besoins des populations à faible revenu.
Identifier les opportunités pour inciter les changements systémiques requis.
Suite à une revue documentaire, cinq pays, chacun étant à un stade d’évolution de marché différent et suivant une trajectoire distincte, ont été sélectionnés pour un approfondir l’examen.
