
Tambacounda parmi les régions les moins desservies en services financiers (responsable)
Tambacounda, 24 mai (APS) – Tambacounda est l’une des régions les moins desservies en matière de services financiers, a indiqué jeudi le responsable du suivi-évaluation de la Stratégie nationale de la micro-finance, Waly Clément Faye.
“Il n’y a pas beaucoup de d’institutions de micro-finance, alors que c’est une région à fort potentiel où il y a beaucoup d’organisations de producteurs qui s’activent dans les périmètres bananiers, dans la région naturelle du Sénégal oriental (Tambacounda et Kédougou)”, a dit M. Faye, lors d’une rencontre de sensibilisation sur le programme d’éducation financière du secteur de la micro-finance (PDEF).
“Les bases productives sont là, il faut que nous accompagnions les institutions à pouvoir s’y installer et à pouvoir aussi faire en sorte que les populations aient un accès à des services financiers adaptés, en ce sens que c’est un carrefour qui donne vers le marché de Diaobé (Kolda), l’un des plus grands de la sous-région”, a-t-il poursuivi.
L’éducation financière enseigne les connaissances, compétences et attitudes, que les gens doivent adopter pour mieux gérer leurs revenus, dépenses, épargne et emprunts correspondant aux “bonnes pratiques” en matière de gestion d’argent.
L’éducation financière, qui n’est pas synonyme de services d’appui aux entreprises, est aussi différente de la comptabilité et de l’élaboration d’un plan d’affaires et d’identification de marchés.
“Les micro-entrepreneurs, quel que soit le niveau de développement de leurs activités, ont besoin de compétences financières pour s’insérer dans un environnement économique de plus en plus complexe et globalisé”, a pour sa part indiqué le chargé de programme de l’association professionnelle des services décentralisés, Elhadj Djily Mbaye Lô.
“Le caractère primordial de l’éducation financière est renforcé par l’omniprésence du phénomène économique dans la vie en société”, a-t-il dit.
Il a expliqué qu’elle permet aux agents économiques qui la composent d’élaborer leur budget, de gérer leur revenu et leur épargne, ‘’de procéder à un choix rationnel et judicieux parmi les produits et services financiers disponibles sur le marché, et ainsi d’emprunter et de placer de l’argent de façon efficiente.
“L’éducation financière permet aux consommateurs de briser le cercle vicieux de l’asymétrie de l’information qui obère l’objectivité des décisions financières qu’ils prennent et les rendent captifs des institutions avec lesquelles ils traitent, avec les cas classiques de surendettement ou de paupérisation”, a-t-il expliqué.
Un bon niveau de culture financière, au-delà des individus, a des externalités positives sur l’économie et la société dans son ensemble, a-t-il indiqué.
Pour l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (APSFD), la tournée de sensibilisation qui a démarré par Kaolack (centre du bassin arachidier) qui, fidèle à sa vocation originelle de foyer de dialogue et d’échanges, et en tant que réceptacle incontournable pour l’émergence d’initiatives en matière de développement, est un événement majeur.
“Notre espérance est d’autant plus grande que cette journée de vulgarisation du PDEF coïncide avec l’émergence, au niveau mondial, d’initiatives en faveur de l’éducation financière et de la protection des clients” a-t-il relevé.
“En ayant comme objectif d’atteindre la viabilité des SFD par l’entreprise de clients mieux formés et disposant d’une culture financière plus conséquente, ajoute M. Lô, le PDEF nous fait prendre conscience des responsabilités qui sont les nôtres au moment où le monde, rattrapé par un formidable retournement dont seule l’histoire a le secret, s’est replongé dans les affres de l’usure à l’heure de la crise financière”.
“Le programme d’une durée de 22 mois s’insère harmonieusement dans le dispositif réglementaire qui place au cœur de ses dispositions, la formation des clients membres et leur protection”, a-t-il noté. L’article 85 de la loi stipule que les IMCEC sont tenues au respect des principes mutualistes, parmi lesquels l’obligation d’assurer l’éducation, la formation des membres et l’information du public, a-t-il ajouté.
Ce besoin d’accompagnement et d’encadrement de l’activité de micro-finance a été très tôt perçu par l’Etat, à travers l’instauration, depuis 2002, d’un ministère chargé de la micro-finance, l’élaboration d’une politique sectorielle de micro-finance et la mise sur pied d’un observatoire de la qualité des services financiers.
L’APSFD, pour appuyer ces initiatives de l’Etat, a élaboré un code de déontologie du secteur qui a pour objet de protéger les intérêts des systèmes financiers décentralisés (SFD) ainsi que de préciser les pratiques et les comportements à respecter en matière d’exercice de la micro-finance.
La Direction de la micro finance, en relation avec l’APSFD et avec l’appui de la coopération technique Allemande (GTZ), a élaboré un programme d’éducation financière pour le secteur de la micro-finance (PEF-MF).
L’objectif spécifique est d’améliorer le niveau de compétence des membres et usagers potentiels des institutions de micro-finance dans la prise de décisions de matière financière.

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