
Tribune de la Microfinance
L’efficacité des IMF freinée par des taux d’intérêts élevés ?
Nées pour lutter contre la pauvreté, notamment en octroyant du crédit aux populations pauvres, les institutions de microfinance connaissent aujourd’hui des taux d’intérêts très élevés. Et d’aucuns de se demander si avec de tels taux, les IMF ne se démarqueront-elles pas de leur rôle originel. « Aujourd’hui, du fait de la persistance de la pauvreté dans certaines zones malgré une forte concentration de l’activité de la microfinance, beaucoup de chercheurs relativisent même la portée des effets de microcrédits », analyse M. Ibrahima Thiaré, Expert en microfinance. Ce dernier se prononçait à l’occasion d’une conférence entrant dans le cadre de la Tribune de la Microfinance.
Avec pour thème : « Les systèmes financiers décentralisés : l’impact de l’application des taux d’intérêts ». Diagnostiquant le problème, l’expert dira que les professionnels du secteur justifient les taux élevés par les charges inhérentes aux activités de micro-financement, à la nature des fonds du secteur et aux services financiers fournis notamment dans la formation du capital humain. « Tout cela c’est l’Etat qui devait le prendre en charge », peste-t-il.
Analysant le problème sous un autre angle, le Dr Matar Sakho, Spécialiste des Droits en Finance estime que les autorités monétaires sont à la base taux d’intérêts élevés. « La loi permet aux autorités d’ajouter aux taux tous les détails, allant du coût de l’inflation à la rémunération des dépôts, dans la limite du taux d’usure qui est de 27% », explique-t-il. Et le juriste de préciser qu’en cas de dépassement des taux d’usure, les banques centrales ont le pouvoir de sanction, « mais elles ne le font que très rarement ». Autant de plaintes et suggestions auxquelles la Direction de la Microfinance compte apporter une solution. « Nous voulons que les institutions de microfinance aient une viabilité financière. Déjà, nous sommes en train de mettre en place des guichets mobiles pour desservir les populations, ce qui va impacter dans la baisse du taux d’intérêt », rassure Waly Clément Faye, le Chargé du suivi de la direction de la Microfinance.

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